Changement de vie : se libérer de la peur de manquer d’argent

peur de manquer d’argent

Si je te demande ce qui te fait le plus peur à l’idée de changer de (mode de) vie, il est fort probable que tu me répondes : “Trop de pression financière… J’ai peur de manquer d’argent !”

Avec, en sous-titre, la quasi-certitude de finir SDF à dormir sous un pont, abandonnée par ta famille et tes amis, devant chanter et quémander dans le métro. Bref, un bon scénario catastrophe !

Un peu comme si, entre ta situation actuelle et ton avenir façon Oliver Twist, il n’y avait pas de nuances possibles.

Sauf que…

Aujourd’hui, de nombreuses études montrent qu’il y a une réelle corrélation entre niveaux de revenus et empreinte carbone. En gros, plus tu as de patrimoine, plus tu pollues ! Ajoutée à cela, la raréfaction des ressources naturelles (qui contribuent largement à notre confort) va nous amener, progressivement, à revoir notre mode de vie.

De manière choisie ou subie.

Perso, j’ai préféré prendre les devants : en choisissant quand, et comment, je voulais aborder ma transition écologique, ça me donne suffisamment de marge de manœuvre pour bifurquer vers une vie à terme plus sobre, mais aussi plus libre, joyeuse et riche de sens.

Alors, aujourd’hui sujet qui fâche : on va parler de ta peur du manque d’argent, de thunes, de moula, de blé, d’oseille, de fric, de pognon… Ou comment balancer un gros sujet tabou sur la table !

Au sommaire de cet article :

💰 Pression financière : une réalité indéniable

💰 Et si on domptait notre peur de manquer d’argent ?

💰 Quelle stratégie adopter pour changer de vie sans craindre de manquer ?

Pression financière : une réalité indéniable

Au secours, j’ai besoin d’argent !

Des dettes, encore des dettes

Revenons quelques années en arrière… À ces (folles) années étudiantes !

Mon père est décédé peu avant mes 20 ans et j’ai reçu un peu d’argent – de quoi couvrir mes 2 années de Master en école de commerce et le coût de la vie sur place. Je faisais des petits boulots à droite et à gauche (dieu que j’ai maudit la distribution de flyers en plein hiver sous la neige !). Ajouté au salaire perçu en stage, ça m’a permis de tenir jusqu’à la fin des études et mon 1er CDD.

Mais, parmi mes compagnons de route, nombreux sont ceux qui ont contracté un emprunt (voire un job à mi-temps) pour financer leur éducation.

Voilà le 1er pas vers la prison dorée que nous nous construisons !

Car, une fois les études finies, il faut bien le rembourser cet emprunt ! Et, même quand les parents ont aidé, on se sent souvent redevable. Pas évident de leur dire :

“Euh… Papa, maman… Désolée, mais je préfère dévier de la voie royale que vous avez tracée pour moi et travailler dans une petite boîte à la notoriété et au salaire moindre…”

Bref, c’est comme ça que j’ai atterri dans la banque, avec 2 000 € net de salaire par mois, un joli statut, plein de vacances et de belles perspectives financières : bonus, participation, intéressement, 13e mois… MIAM ! 🤑

Par ailleurs, ces postes rémunérateurs qui permettent des évolutions de carrière, on les trouve principalement dans les grandes villes – Paris en tête.

Problème : l’accès au logement est difficile (peu de biens) et à un coût, parfois prohibitif. Souviens-toi de la chambre de bonne au 8e étage sans ascenseur avec les toilettes sur le palier à 700 € par mois ! Si, quelques années plus tard, tu t’es lancée dans l’achat d’un bien immobilier, là, c’est ALL IN ! 25 ans de prêt immobilier avec des mensualités de ouf… Y a de quoi avoir peur et bien réfléchir avant de changer de job !

Finalement, j’suis pas trop mal là où je suis !

Et voilà, ni vue ni connue, nous voilà pris au piège : celui de la dette !

Si la dette nous permet d’accéder à l’éducation et/ou la propriété, elle nous oblige néanmoins à maintenir un niveau de salaire suffisamment élevé pour pouvoir la rembourser. Or, quand on a envie de quitter son bullshit job pour trouver un peu plus de sens ailleurs, le constat est implacable : on gagne (carrément) mieux dans la finance, le conseil et les grands groupes du CAC 40 que dans une boîte en lien avec l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) !

Le coût de la vie, on en parle ?!

peur de manquer d’argent

OK, même si le loyer ou l’emprunt immobilier mange une bonne partie de notre salaire, on ne va pas se mentir : il nous permet tout de même de bien profiter de la vie ! Sorties, loisirs, restos, fringues, techno, un petit week-end à l’étranger par-ci, des vacances au ski ou au soleil par-là…

Eh, oh Pauline : on se fait déjà suffisamment ch*ier au travail comme ça, on a le droit de respirer hein ?!

Certes.

Mais, sans compter l’empreinte écologique très élevée que génère ce mode de vie, il est également très gourmand en sous-sous. Et quand le coût de la vie se met à augmenter (énergie, bouffe, loyer…), on sent bien que ça tire.

Sans oublier : pour pouvoir obtenir ce salaire, il faut pouvoir travailler… Beaucoup ! Et donc payer crèche, nounou, babysitter, femme de ménage & co – toutes ces instances qui vont nous libérer du temps… Contre de l’argent !

Les services publics, c’est plus ce que c’était ma bonne dame !

Par ailleurs, depuis la libéralisation de l’économie dans les années 80-90, on assiste à un délabrement progressif des services publics. L’État ayant de moins en moins les moyens de les financer, il laisse les entreprises privées prendre le relais : éducation, maisons de retraite, crèches, transport, sécurité, …

Cette détérioration du service public, on la ressent au quotidien ! D’où cette inquiétude lancinante mais réelle : il faut avoir suffisamment de moyens financiers pour accéder aux services fondamentaux de base.

Maintenir son indépendance financière malgré la peur de manquer d’argent

Enfin, quand on est une femme, on a bien conscience de l’inégalité du monde dans lequel on vit. Cette peur de perdre son autonomie financière, notamment vis-à-vis de son conjoint, est un réel frein au changement.

Au secours, j’ai peur du déclassement social !

Renoncer à son niveau de revenu pour changer de vie implique aussi souvent de revoir son mode de vie à la baisse. Dit comme ça, ça peut faire peur !

  • Peur de réduire drastiquement son niveau de confort, de ne plus accéder aux loisirs qui étaient, jusqu’à présent, une norme.
  • Peur de l’impact que ça peut avoir sur son entourage et, progressivement, de s’éloigner de son cercle social par manque de moyens.
  • Peur aussi de s’éloigner géographiquement de ses proches. Car, en remettant en question notre job (et donc notre salaire), cela revient aussi à remettre en question notre lieu de vie : comment faire pour rembourser l’emprunt ou payer le loyer ?

Par ailleurs, ce n’est pas évident non plus de renoncer à un job qui, socialement, est très valorisé. Dire qu’on travaille chez LVMH, Danone, KPMG, BNP Paribas, Vinci… Malgré tout, ça claque !