Quand l’éco-anxiété devient une force !

Quand l'éco-anxiété devient une force

« Pourquoi ne pas transformer son éco- anxiété en un moteur d’action ? » C’est ce que s’est dit Mylène Grellier après une prise de conscience écologique fulgurante. Maman d’une petite fille, elle décide de co-fonder Ecorce avec son amie Mariam Mouffak. Objectif : faire de l’éco-anxiété une force !

Dans ce 2ème épisode de podcast, Mylène nous raconte son cheminement personnel et professionnel et comment elle a appréhendé son éco-anxiété au fil du temps. Au cœur du sujet : le sentiment de solitude qu’on peut ressentir lorsqu’on tombe en écologie. Face à l’incompréhension et/ou au déni de ses proches, que faire ?

Autre thématique abordée : comment concilier éco-anxiété et maternité ? Que transmettre à ses enfants quand on a déjà tant de mal à se projeter dans l’avenir ?

« Il faut savoir allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté » – Romain Rolland

Telle pourrait être la devise de Mylène ! Si tu n’as pas le temps d’écouter cet épisode, je te propose ci-dessous les quelques points clefs de notre entretien.

Comment se manifeste l’éco-anxiété ?

Eco-anxiété : face au déluge émotionnel.

« J’ai vraiment très, très peur – surtout pour l’avenir de ma fille. Je n’étais pas du tout préparée à ça et concrètement, j’y pense tous les jours […].

Colère, tristesse et peur sont au cœur du déluge émotionnel qu’on peut ressentir lors de sa prise de conscience écologique.

Que faire face à toutes ces émotions qui nous submergent quand on est éco-anxieux ?

« Les émotions sont toutes utiles, y compris celles qui sont désagréables. Elles ont pour vocation de nous mettre en mouvement. Apprendre à les accueillir, à comprendre les messages qu’elles veulent nous transmettre pour en faire des alliés. […]. Par exemple, si tu as une émotion autour de la colère, ça peut être d’essayer de comprendre pourquoi tu es en colère, quelles sont les injustices qui te mettent en colère, quels sont les leviers d’action sur ces injustices, à ton niveau, et que peux-tu mettre en place pour essayer, à ton échelle, d’y remédier, … »

Ainsi accueillies, les émotions peuvent devenir un moteur d’action.

La ‘Courbe du Deuil’ : un outil pour mieux appréhender son éco-anxiété.

Avoir sa prise de conscience écologique revient à faire le deuil d’un environnement que nous connaissions et d’un mode de vie qui ne peut plus cohabiter avec la survie du Vivant.

« Dire adieu à quelque chose qui nous tenait à cœur, même s’il n’était pas parfait mais sur lequel on s’est construit, c’est évidemment un deuil. Parce que ça remet en cause tous tes repères, la projection que tu pouvais te faire de ta propre vie et de celle de tes proches… Ce qui est rassurant, je trouve, dans l’idée de cette courbe, c’est que l’issue est plutôt positive »

Prise de conscience écologique

Passée la phase de colère, tristesse et déni tournée vers le passé, nous sommes amenées à nous remettre en mouvement et à nous projeter vers un autre futur :

« Il y a un moment où on va aller mieux, on va retrouver du sens quelque part. On va redevenir acteur de sa vie, se fixer de nouveaux objectifs de vie… Je trouve ça très rassurant. »

Solitude et éco-anxiété : de grandes inséparables

Avoir son déclic écologique, c’est aussi être confronté à un grand sentiment de solitude : l’entourage n’ayant pas le même niveau de conscience quant à la réalité des enjeux.

« Effectivement, tu te sens seule et tu te dis : ‘Même ceux que j’aime le plus au monde n’arrivent pas à me suivre là- dessus, alors que c’est très factuel !’ »

Frustration, incompréhension, agressivité… L’écologie devient alors un sujet très sensible qu’on évite d’aborder avec ses proches – histoire de maintenir des relations cordiales.

Comment sortir de l’éco-anxiété ?

Se reconnecter à soi

C’est peut-être la plus belle opportunité que nous permet notre éco-anxiété : prendre le temps de se reconnecter à soi et à ce qui est vraiment important pour nous dans la vie.

Rencontrer d’autres éco-anxieux

« Pouvoir s’exprimer sans filtre auprès de gens qui ressentent la même chose que nous, ça fait énormément de bien. Et puis, il y a un côté rassurant : on se rend compte qu’on n’est pas les seuls à se bouger ! »

Rompre avec la solitude est essentiel pour reprendre espoir et se projeter dans l’avenir.

Il existe aujourd’hui de nombreuses manières de rencontrer des semblables : amis éco-anxieux bienvenus 😊

Par exemple :

  • En te rapprochant (ou en devenant bénévole) d’une association écologique et/ou solidaire,
  • Via les petites annonces déposées dans les boutiques éthiques et bio de ton quartier – et en discutant avec leurs patrons !
  • En échangeant au sein de ton entreprise : certains employés se lancent dans des initiatives RSE,
  • Et bien sûr, sur les réseaux sociaux : comptes Instagram, groupes Facebook & co.

Que ce soit en ligne ou en présentiel, les possibilités de rencontres sont multiples : à toi de choisir !

« Il faut réfléchir à ce qui a du sens pour nous et aller vers les collectifs qui nous parlent le plus »

Face à l’éco-anxiété, résister à l’envie de tout faire

« Il faut accepter l’idée qu’une transition, ça se fait dans la durée […]. Et si on revient parfois en arrière, c’est pas grave. Pas besoin de s’auto-flageller, c’est déjà suffisamment difficile comme ça ! »

Donc, pour la palme de l’écolo parfait : tu laisses tomber !

Pour te lancer, Mylène recommande fortement de participer au challenge organisé par Ma Petite Planète. Pendant 3 semaines, tu dois accomplir des petits défis écologiques entre ami.e.s, famille et/ou collègues. C’est fun et motivant !

Concilier maternité et éco-anxiété

… Sans passer par l’organisation d’un stage de survie pour enfants ! Mais quand on creuse le sujet, cela revient finalement à répondre à la question : qu’ai-je envie de transmettre à mes enfants ?

Gestion des émotions, contact avec la nature, sobriété, confiance en soi et surtout : apprendre à se connecter à sa joie de vivre, quelques soient les épreuves à venir.

Transition écologique : trouver sa porte d’entrée

« Une fois qu’on a sa prise de conscience écologique, il faut trouver par quel point d’entrée on veut aborder le changement […]. C’est d’autant plus important qu’il est difficile de changer sous la contrainte. Changer doit être source de plaisir, d’énergie. On ne peut pas être énergisé par la contrainte, en tout cas pas à long terme. […]. Il faut donc commencer par ce qui a le plus de sens pour soi, même si ça nous paraît tout petit, même si ça nous paraît être un détail. »

Pour Mylène comme pour moi, la porte d’entrée a été la suivante : une reconversion professionnelle.

« Je me sentais de moins en moins bien dans mon métier de RH parce que j’avais envie de faire ce métier pour accompagner les salariés. Et plus ça allait, plus je me rendais compte qu’en fait, je ne pouvais pas faire grand-chose… »

C’est en réalisant un bilan de compétences collectif avec le Switch Collective que Mylène a un déclic : elle veut aider les gens à retrouver leur optimisme ! D’où la naissance d’Ecorce.

Face à l’éco-anxiété… J’sors de la matrice !

Ce podcast s’appelle J’sors de la matrice ! Et comme dans le film, je me suis mise dans la peau de Morpheus, quand il demande à Neo de choisir entre la pilule rouge et la bleue…

Alors Mylène…

Quelle serait ta pilule rouge ?

En choisissant la pilule rouge, quelle nouvelle croyance voudrais-tu voir éclore ?

Plus de coopération, de réseaux d’entraide et de solidarité.

« Pour moi, c’est le seul moyen de faire face à ce qui va arriver, de créer plus de liens entre les gens, de se soutenir quand ça ne va pas. Et puis de garder des moments aussi de fun, parce que pour le coup, c’est essentiel. Garder le sens de l’humour. Et ça, c’est en se connectant. On peut rire tout seul, mais globalement, on rit quand même mieux quand on est avec d’autres gens. »

… Et pour la pilule bleue ?

Quelle est la croyance dont il faudrait qu’on se défasse ?

La performance à tout prix !

« Cette obsession de se dire « Il faut toujours acheter plus. Il faut toujours être sur tous les bons coups. Il faut être partout et nulle part à la fois. Il faut bosser 40, 90 heures par semaine, sinon on ne mérite pas son succès. Toute cette quête de croissance, de performance, ça, ça ne me manquera pas ! »