Détox digitale : comment se couper (un peu) des réseaux sociaux ?
Comment se couper des réseaux sociaux… Ne serait-ce qu’un peu ? Dans un article précédent, j’expliquais l’impact que ces réseaux avaient sur nous. Et pourquoi ils nous empêchaient de reprendre le pouvoir sur notre vite.
Avant de fermer la page en t’exclamant « Impossible, je n’y arriverai jamais !! » , rassure-toi :
Pas question de supprimer tous tes comptes sociaux (du moins dans un 1er temps) ! Les réseaux sociaux ont leur utilité – à condition de ne pas se laisser posséder 😈.
Mais si tu souhaites réduire ta consommation, ci-dessous quelques pistes pour une détox digitale en douceur.
On fait le point ? 1ère étape pour cette détox digitale
Une minute de libre ? Je mate quelques stories sur Instagram… La queue au supermarché ? Au fait, que devient Pierre ? … Combien de personnes ont liké mon post ? Et si j’en profitais pour voir le Tik Tok dont on a parlé au café …
Un petit coup d’œil par-ci, un autre par-là… BAM ! Mon téléphone me dit que j’ai passé presque une heure sur les réseaux sociaux aujourd’hui.
Et je ne m’en suis même pas rendue compte.
Punaise.
Tout l’enjeu de cette 1ère étape consiste donc à prendre conscience de notre fâcheuse habitude à dégainer le téléphone à la moindre occasion.
Voici donc une première série de questions à te poser avant d’aller plus loin :
Qu’est-ce que tu aimes dans les réseaux sociaux ?
- Ex : prendre des nouvelles de mes amis, savoir ce qu’ils font, regarder des reels ou des vidéos amusantes, apprendre des choses, trouver des bons plans dans mon quartier, …
Qu’est-ce que tu n’aimes pas ?
- Ex : le temps que j’y passe, le côté superficiel de certains posts, toutes les pubs qui défilent, …
Dans quel état tu te sens après avoir passé un certain temps sur les réseaux ?
- Ex : contente, reposée, énergisée, distraite, angoissée, énervée, frustrée, connectée, …
À quel moment et où as-tu tendance à vouloir voir ce qui s’y passe ?
- Ex : quand j’ai quelques minutes de creux dans ma journée, quand je m’ennuie, dans le métro, au resto, avec des amis…
Comment te sens-tu avant de te connecter ?
- Ex : contente, curieuse, fatiguée, ennuyée, triste, seule, enjouée, …
Et après ?
- Ex : mieux qu’avant, moins bien qu’avant…
Le fait d’avoir consulté les réseaux sociaux a-t-il répondu à mon besoin du moment ?
- Ex : oui, non, pas vraiment, en partie…
Détox digitale : pourquoi faire un point ?
Pendant 2-3 jours, je te propose d’être à l’affût de toutes les fois où tu te connectes à tes comptes sociaux. N’hésite pas à prendre avec toi un petit carnet pour noter à quelles occasions elles ont lieu et ce qui se joue en toi à chaque fois.
À travers ce questionnement, l’objectif est double :
👉 Comprendre ce qui te pousse à te connecter, sans t’en rendre compte. En d’autres termes : quel est le facteur déclencheur ?
- Ex : ennui, pic de stress, tristesse…
👉 Identifier le besoin réel que tu cherches à assouvir en te connectant. Autrement dit : quelle est la « récompense » que ton cerveau recherche réellement ?
- Ex : valorisation, connexion, échappatoire, reconnaissance, …
Souviens-toi : la vraie coquine qui se cache derrière notre addiction aux réseaux sociaux est la dopamine – l’hormone du plaisir.
En ayant conscience des moments où l’on a besoin d’un petit shoot de plaisir, on va pouvoir plus facilement trouver d’autres alternatives aux réseaux sociaux, plus épanouissantes.
2ème étape pour se couper des réseaux sociaux : le sevrage
« Mais naan, moi, j’suis pas accro aux réseaux sociaux… En revanche, Marie, elle… ! »
On est d’accord… Il y a toujours pire que soi ! Mais maintenant que tu as repéré à quel moment tu avais le plus tendance à te ruer sur ton téléphone (et pourquoi), l’objectif va être de poser quelques limites.
Ci-dessous quelques pistes pour commencer ta détox digitale en douceur :
1. Couper les notifications
J’avoue, celle-là, c’est la base !
Déjà, en l’absence de notifications, on est moins dérangé. Plus besoin de consulter ton téléphone au moindre ding ou vrrrr vrrrr. Ce qui, en termes de concentration, n’est pas plus mal. Et pour ceux qui profitent de notre présence à ce moment-là, c’est aussi une forme de respect : on leur accorde toute notre attention.
Par ailleurs, en coupant les notifications, on réhabitue aussi notre cerveau à ne pas attendre ces shoots de dopamine à la moindre occasion. Trop de notifications, à la longue, c’est pénible, et peut être source de stress. Mais pas assez est aussi angoissant. Cela nous renvoie à cette peur primale de ne plus faire partie du groupe, de ne plus être aimée.
Trop dur ?
Essaie le mode avion, face téléphone cachée.
2. Instaurer des zones et/ou des périodes sans téléphone
Pas de téléphone à table, dans la chambre au moment du coucher, de 7 h à 8 h, dans le métro, en présence d’amis…
Instaurer des zones et/ou des moments dans la journée sans téléphone permet de se sevrer progressivement de notre envie perpétuelle d’aller voir ce qui se passait ailleurs.
À toi de fixer tes propres règles !
Si tu le peux, prends aussi quelques secondes pour observer comment tu te sens quand tu n’as pas accès à ton téléphone dans l’immédiat.
F*ck, la détox digitale, c’est inconfortable !
Normal 😉.
Te familiariser avec cette sensation désagréable va te permettre, progressivement, de t’y habituer et de mieux gérer ta distanciation des réseaux sociaux.
Trop dur ?
Commence par de toutes petites (petites) tranches horaires.
3. Pour quoi, pourquoi maintenant et pourquoi pas autre chose ?
L’appel des réseaux te démange ? Avant de te connecter, demande-toi :
- Pour quoi souhaites-tu consulter ? Prendre des nouvelles d’un ami, trouver de l’inspiration pour le dîner du soir, mettre en avant quelque chose, …
- Pourquoi maintenant et pas plus tard ? La raison peut être pratique (tu ne sais pas quoi cuisiner ce soir), situationnelle (tu es au resto) ou émotionnelle (tu t’ennuies).
- Que pourrais-tu faire d’autres plutôt que d’être sur les réseaux ? Discuter avec un collègue sympa, aller prendre l’air, téléphoner à une amie…
Ici aussi, l’idée est d’être davantage consciente de la raison qui nous pousse à nous connecter et du temps qu’on passe à scroller. Pas de nous « interdire » toute présence.
4. Retour à la Vraie Vie !
Je ne vais pas le nier, les réseaux sociaux permettent aussi de se connecter avec des personnes, des causes ou des groupes qui ne sont pas facilement accessibles autrement.
Mais en libérant du temps passé à scroller, c’est autant de temps que tu peux mettre à profit d’activités ou de personnes qui te tiennent réellement à cœur.
Certes, c’est compliqué de caser une heure de danse ou un apéro avec une copine quand tu es dans le métro, dans une salle d’attente ou entre 2 réunions.
Mais ça peut aussi être l’occasion de reprendre la lecture, d’écouter un podcast, de gribouiller un dessin sur un bout de papier, de marcher 3 minutes dehors, d’écouter réellement une chanson (paroles et mélodie), d’espionner les conversations alentour (mouhahaha !)… Autant d’activités qui te nourrissent autrement que de descendre ton feed social habituel.
Dernière étape : un temps de pause sans réseaux sociaux
Cœurs sensibles s’abstenir, c’est l’heure du grand saut : on coupe tout !
TEMPORAIREMENT.
Supprimer les applications de ton téléphone (et de ton ordi)
⚠️Rappel important : en supprimant les applications de ton téléphone, tu ne supprimes pas tes comptes sociaux : juste leur accès. Un peu comme quand tu sors de chez toi, tu fermes la porte à clef, mais ta maison ne disparaît pas !
[Soupir général de soulagement]
Si tu te sens prête à aller un cran plus loin dans ta détox sociale, c’est vivement une option que je te recommande.
Cette prise de distance plus radicale va faciliter ton changement d’habitude. Puisque tu n’auras plus la possibilité de consulter tes comptes. Cela va t’obliger à revoir la manière dont tu disposes de ton temps.
[N’en profite pas pour aller à la place sur Netflix, hein ?!]
Personnellement, je n’ai pas eu besoin de supprimer les applications. Je me suis déconnectée progressivement. En revanche, j’ai réellement eu la sensation de gagner au change : les expériences passées dans la Vraie Vie, à faire comme à ne rien faire, ont infiniment plus de valeur que le temps passé sur les réseaux.
Pratiquer des temps de « rien »
Et j’en arrive à cette étape ultime qui, à mon sens, est cruciale : comment se couper des réseaux sociaux et se familiariser avec ces moments de vide où l’on ne fait rien.
Forcément, comme c’est la dernière étape, c’est la plus dure !
Le vide, on n’aime pas. Mais alors pas du tout, du tout, du tout, du tout, du tout.
Ce n’est pas tant l’ennui qui nous fait peur d’ailleurs, mais le tête-à-tête avec nous-mêmes. Ce temps d’introspection nous terrifie. Il nous force à sonder la réalité de notre existence autour d’une question : quel est le sens que je donne à ma vie ?
En ça, les réseaux sont bien pratiques : ils se glissent dans la moindre parcelle de temps libre à notre disposition !
Apprendre à laisser de la place au vide est finalement très rassurant : avec la pratique, on se rend compte qu’on n’a pas besoin de la validation des autres pour se sentir bien avec soi-même. Ne rien faire permet aussi à de nouvelles idées et envies d’émerger, de libérer notre créativité. Plutôt utile quand il s’agit de repenser un modèle de société plus respectueux des limites planétaires.
Si l’exercice te tente, je te propose donc de troquer tous ces moments où tu serais tentée d’aller sur les réseaux pour… Ne rien faire ! Ça ressemble à un temps de méditation, quand j’y pense. Observe ton environnement, ce que tu es en train de manger, les personnes et les sons autour de toi, les pensées qui surgissent… Peu importe ce que tu fais ou la durée, le tout étant de ne pas fuir ce moment en allant rechercher une distraction.
Une fois de plus, il ne s’agit pas de ne plus aller sur les réseaux sociaux, mais de faire en sorte que, les fois où tu y vas, tu sois en contrôle du temps que t’y passes et de la manière dont tu vis ce moment.
Après, libre à toi de réinstaller toutes tes applis sociales !
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